Les métiers non militaires
La Vivandière
Vivandière est un terme utilisé sous le Premier Empire pour désigner les femmes suivant leurs maris soldats dans des régiments pour servir de personnels de service. Leur fonction était de blanchir le linge des soldats et de leur vendre quelques effets, destinés à améliorer leur quotidien, tel que du tabac ou de l'eau de vie. Le terme de cantinière est souvent associé à celui de vivandière, car il s'agissait de femmes servant dans l'armée. Les deux fonctions étaient similaires sous Napoléon Ier, mais elles furent dissociées pendant la Restauration, la vivandière tenant le rôle de blanchisseuse et la cantinière celui de vendeuse. Mais l'utilisation de ces deux termes était commune en français jusqu'au milieu du XIXe siècle, et vivandière reste le terme de choix dans les pays de langue anglaise. Les cantinières ont servi dans l'armée française jusqu'en 1913, mais la coutume et le nom se propagent à d'autres armées.
Les origines des vivandières sont impossibles
à cerner avec précision. Historiquement, les épouses voyageaient avec les
armées, et avant 1700, les armées avaient souvent plus de femmes et d'enfants
que de soldats. En 1700, il y avait une catégorie précise de femmes qui
accompagnaient l'armée française. Jusqu'à la Révolution française, le droit de
vendre de la nourriture, des boissons et articles divers comme le tabac, la
poudre à perruque, et le papier à écrire ainsi que l'encre pour les soldats et
surtout les officiers dans tout régiment appartenait uniquement à huit soldats
appelés vivandiers. Cette évolution est caractéristique de l'Europe dans la période
de l'Ancien Régime, en ce que la coutume et la loi ont accordé un monopole à un
petit nombre de privilégiés.